Ces priorités scientifiques visent à assurer la Congrès devient un tournant pour la durabilité des océans, fondé sur les meilleures connaissances disponibles et engagé dans une action collective urgente.
L'océan subit des changements rapides et profonds, provoqués par les effets combinés de multiples pressions, telles que le changement climatique, la pollution et la surexploitation. Ces facteurs de stress fragilisent les écosystèmes marins, perturbent leur capacité à soutenir la vie et à réguler le climat, et menacent le bien-être des communautés du monde entier.
UNOC-3 offre une opportunité cruciale aux gouvernements, aux scientifiques et à la société civile de promouvoir une action coordonnée et fondée sur la science pour prévenir de nouveaux dommages et soutenir un avenir plus résilient et durable pour l’océan.
Placer l'océan mondial au cœur du programme de développement durable sera non seulement nécessaire, mais aussi l'investissement le plus stratégique pour notre avenir. L'ISC est prêt à collaborer avec les gouvernements et les autres parties prenantes impliquées dans la troisième Conférence des Nations Unies sur la coopération pour le développement (CNUC) et à mettre en œuvre le programme d'action de la CNUC.
L’un des principaux résultats de l’UNOC-3 sera l’adoption de la Déclaration politique, qui vise à fournir un cadre clair pour renforcer les efforts mondiaux visant à protéger la santé des océans. Afin de garantir que la Déclaration reflète les connaissances scientifiques les plus récentes, Groupe d'experts océaniques de l'ISC a identifié des priorités fondées sur la science pour éclairer les négociations et soutenir une action coordonnée qui réponde à l'ampleur et à l'urgence des défis auxquels l'océan est confronté.
Le groupe d'experts a réuni des experts d'horizons géographiques et de domaines d'expertise variés, allant des sciences marines à l'économie océanique, en passant par la climatologie, l'urbanisme et le développement durable. Fruit de cette vaste collaboration scientifique, l'ISC publie ce document d'information de haut niveau sur les priorités scientifiques de l'UNOC-3 : L'océan à un point de basculement : priorités scientifiques pour la troisième Conférence des Nations Unies sur la coopération en matière de développement (UNOC-3).
Le message des scientifiques est clair et net : L’océan approche de points de basculement critiques et la science doit jouer un rôle central dans l’élaboration de réponses efficaces et coordonnées.
Les scientifiques ont identifié cinq priorités scientifiques pour l’UNOC-3 :
Priorité 1 : Lutter contre la dégradation des océans et l’escalade des facteurs de stress environnementaux
L'océan subit des perturbations sans précédent dues à l'accélération du changement climatique, à la pollution et à la surexploitation. Ces facteurs de stress cumulés poussent les écosystèmes marins vers l'effondrement, avec des conséquences potentiellement irréversibles pour la vie sur Terre.
La Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025 doit déboucher sur des engagements collectifs fondés sur la science et orientés vers l’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), réduire les pressions locales et protéger les écosystèmes marins avant que nous n’atteignions des points de basculement irréversibles.
Priorité 2 : Renforcer la gouvernance des océans
La gouvernance actuelle des océans, fragmentée et inefficace, est un échec pour les populations et la nature. La science doit éclairer une gouvernance intégrée et écosystémique qui renforce la résilience des écosystèmes marins face aux facteurs de stress aggravants, notamment la surexploitation, le réchauffement des océans, l'acidification et la pollution, et prévienne toute nouvelle dégradation environnementale.
La Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025 doit prendre des engagements pour promouvoir une approche transformatrice et coordonnée de la gouvernance des océans, renforcer les cadres juridiques, élaborer et appliquer des politiques océaniques fondées sur la science, aligner les incitations économiques et politiques à court terme sur les objectifs de conservation des océans à long terme et renforcer les protections marines pour prévenir les pertes irréversibles et soutenir l’adaptation.
Priorité 3 : Renforcer les sciences et la surveillance des océans
Le renforcement des sciences et de la surveillance océaniques est essentiel pour une prise de décision éclairée. Une approche scientifique pour assurer la durabilité des océans nécessite des investissements accrus dans les systèmes d'observation océanique à long terme, les sciences et technologies océaniques, ainsi que le partage des données, afin de favoriser des politiques éclairées et des solutions durables.
La Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025 doit plaider en faveur d'un renforcement des capacités mondiales en sciences océaniques afin de mieux comprendre, protéger et restaurer l'océan, et de soutenir une prise de décision fondée sur des données probantes. Elle doit donner la priorité au renforcement des capacités, en particulier dans les pays du Sud, et consolider la collecte de données fiables à long terme afin d'améliorer la résilience aux changements environnementaux en cours.
Priorité 4 : Soutenir les communautés côtières vulnérables
Les communautés côtières, en particulier dans les petits États insulaires en développement (PEID), sont confrontés à des risques croissants liés à la montée du niveau des mers, aux phénomènes météorologiques extrêmes et à l'effondrement des écosystèmes. L'intensification des catastrophes liées aux océans accroît les coûts socio-économiques, révèle la vulnérabilité des systèmes économiques et sociaux interconnectés et constitue une menace croissante pour le développement durable.
La Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025 doit appeler à des engagements et des investissements plus forts dans la résilience côtière, à des systèmes d’alerte précoce améliorés et à un financement de l’adaptation au changement climatique, en veillant à ce que le soutien parvienne aux communautés les plus vulnérables.
Priorité 5 : Mobiliser des ressources financières pour la durabilité des océans
Pour assurer la santé et la résilience des océans à long terme, il est urgent d'accroître les engagements financiers et de renforcer la collaboration internationale. Sans financement adéquat et durable, les efforts de conservation, d'adaptation et de gestion durable des océans resteront insuffisants pour relever les défis croissants liés aux océans, en particulier dans les régions vulnérables.
La Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025 doit garantir des engagements financiers des secteurs public et privé, renforcer la collaboration internationale et combler les déficits financiers, en mobilisant de nouvelles sources d’investissement.
Pour un avenir durable, tant pour les humains que pour le reste de la nature, l'océan, élément essentiel du fonctionnement du système terrestre, devra être reconnu, valorisé, exploité et géré en tenant compte de l'ensemble des écosystèmes, où toutes les parties et tous les utilisateurs sont pris en compte. Cela nécessitera de transformer la façon dont nous valorisons la vie océanique, ainsi que la façon dont nous interagissons avec ses ressources et les utilisons.
Le Conseil scientifique international (ISC) est contribuer activement à la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans 2025 (UNOC-3), coprésidée par la France et le Costa Rica, et qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin 2025. Grâce à son groupe d'experts océaniques et à ses vastes réseaux scientifiques, l'ISC veille à ce que des solutions fondées sur des preuves et des perspectives interdisciplinaires façonnent les résultats de la conférence.
À mesure que nous en apprenons davantage sur l'océan, nous prenons conscience non seulement du rôle crucial d'un océan en bon fonctionnement pour fournir une alimentation et une énergie durables à une population croissante, mais nous découvrons également une incroyable diversité de formes de vie. L'avenir que nous souhaitons tous dépend du maintien d'un océan en bonne santé.
Ces priorités scientifiques pour l'UNOC-3 ont éclairé le groupe d'experts océaniques de l'ISC contributions écrites au projet zéro de la déclaration politiqueCette analyse vise à renforcer la Déclaration en intégrant des connaissances scientifiques multidisciplinaires, en préconisant une approche plus intégrée, fondée sur des preuves et axée sur l’équité en matière de conservation, d’utilisation et de gouvernance durable des océans.
L'inaction immédiate risque de provoquer des changements irréversibles dans l'océan, mettant en péril sa santé et son avenir, ainsi que la vie marine et humaine. En intégrant ces connaissances scientifiques, la troisième Conférence des Nations Unies sur la conservation de la nature (UNOC-3) peut – et doit – marquer un tournant, en nous permettant d'éviter une dégradation accrue des océans et de construire un avenir fondé sur la durabilité des océans.
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