Les progrès de la recherche dépendent de la confiance. On suppose souvent que la fraude est rare et ne cause pas de dommages durables, car « la science s'autocorrige ». Il devient cependant évident que ce tableau optimiste pourrait être erroné. Premièrement, plusieurs cas très médiatisés de chercheurs éminents ont été constatés comme frauduleux. Deuxièmement, on a assisté à la multiplication des « usines à papier », des entreprises commerciales qui commettent des fraudes à l'échelle industrielle en proposant des publications à la vente, parfois en collusion avec des rédacteurs en chef corrompus pour placer des articles. La gravité de la menace posée par les usines à papier est devenue évidente en 2023 lorsque l'éditeur Hindawi, une filiale de Wiley, rétracté plus de 8,000 XNUMX articles.
La fraude en recherche est généralement regroupée avec d'autres comportements sous le terme plus général de « faute scientifique ». L'accent sera mis plus particulièrement sur les cas de recherche frauduleuse, c'est-à-dire de fautes scientifiques graves impliquant la falsification et la fabrication de données.
Les sources d'information sur la fraude sont dispersées et ne figurent pas dans les articles évalués par les pairs. On a le sentiment que deux grands groupes se concentrent sur le problème : d'un côté, un groupe de « détectives » bénévoles qui signalent les travaux frauduleux, et de l'autre, les éditeurs, les institutions universitaires et les bailleurs de fonds, dont la responsabilité est d'agir. Depuis de nombreuses années, ces deux groupes, que l'on pourrait qualifier de « non-establishment » et « establishment », sont déphasés, les détectives s'impatientant face à ce qu'ils considèrent comme une réponse lente et inadéquate de l'establishment, tandis que l'establishment affirme que les détectives méconnaissent souvent les difficultés logistiques et juridiques soulevées par les enquêtes sur les cas graves de mauvaise conduite en recherche.
Face à l'ampleur croissante du problème, les éditeurs se sont unis pour mieux identifier les articles frauduleux avant leur publication. Les institutions ont également commencé à modifier leurs critères d'embauche et de licenciement, reconnaissant que le système actuel de rémunération des universitaires incite à commettre des fautes professionnelles. Des mesures sont prises pour empêcher des activités telles que les usines à papier, mais on craint que cela n'augmente la bureaucratie. De plus, les avis divergent quant à la responsabilité d'enquêter sur les accusations de fautes professionnelles graves et quant aux sanctions à appliquer en cas de fraude avérée. Voir ce rapport du NHMRC d'Australie à titre d'exemple.
Ces questions ont été inscrites à l'ordre du jour des commissions spéciales du gouvernement britannique en 2018 et 2022. Le rapport de 2018 recommandait à l'UKRI de créer un comité national sur l'intégrité de la recherche, et en 2021, le Comité britannique pour l'intégrité de la recherche (CORI) a été créé. Le mandat du CORI ne s'étendait toutefois pas à la réglementation ni à la détermination des sanctions. En effet, comme indiqué dans le Rapport du comité spécial de 2023, le directeur général de l'UKRI s'est opposé à un tel rôle : « il serait préférable, dans le cadre du soutien à l'intégrité de la recherche dans ces instituts, que les pouvoirs d'enquête et de réglementation soient hors des murs ».
Mais aucune autre organisation centrale ne dispose de tels pouvoirs d'enquête ou de réglementation. En général, la gestion des cas graves de mauvaise conduite en recherche est confiée aux universités, qui peuvent manquer d'expertise (notamment face à de nouveaux développements tels que les usines à papier ou l'utilisation de l'IA pour générer des articles frauduleux), être susceptibles d'être en conflit d'intérêts et hésiter à appliquer des sanctions, même en cas de fabrication ou de falsification manifeste, par crainte de poursuites judiciaires. Il semble qu'une situation similaire soit observée dans de nombreux autres pays : l'un des objectifs de cette réunion est de recueillir davantage d'éléments sur la manière dont ces questions sont traitées en dehors du Royaume-Uni et de tirer des enseignements des comparaisons internationales.
Il est regrettable qu'au moment même où l'on s'efforce de faire de la recherche un « club » moins exclusif aux universitaires blancs occidentaux, les activités d'acteurs malintentionnés alimentent les préjugés contre la Chine, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Europe de l'Est, où les usines à papier ont été identifiées pour la première fois et continuent de prospérer. Une fois que les pratiques répréhensibles en recherche deviennent la norme, il devient impossible pour les chercheurs honnêtes de réussir dans un pays, car les fonds et les postes de recherche reviennent à ceux qui ont accumulé un corpus de publications par des moyens malhonnêtes. Veiller à ce que les pratiques répréhensibles en recherche ne soient pas rémunérées est donc une question d'équité autant que d'intégrité.
Outre les séances classiques avec présentations d'intervenants invités, des temps seront consacrés à des échanges libres. Les participants auront l'occasion de proposer des sujets et d'animer des discussions en petits groupes.
Avant la réunion, un Enquête Delphi Des consultations seront menées, ce qui permettra d'identifier les sujets de discussion. Cela nous permettra de trouver un terrain d'entente en soulignant les points de convergence, tout en nous permettant de consacrer du temps à débattre des points de vue potentiellement plus polarisés. La première phase de l'enquête s'est achevée fin janvier 1. Les resultats Indiquez les points d'accord et de désaccord. La deuxième phase se déroulera début février.
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Photo par Liv Cashman on Unsplash