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Nous avons besoin d’une réforme urgente de nos COP sur le climat pour permettre une véritable action climatique

Lors de la COP29, la lenteur de la conférence et l’incapacité à parvenir à des accords significatifs sur des questions clés, comme l’élimination progressive des combustibles fossiles, ont mis en évidence l’écart entre l’urgence de la science climatique et les mesures prises par les États membres. Malgré l’aggravation de la crise climatique, la conférence n’a enregistré que des progrès limités sur les objectifs cruciaux de financement et de réduction des émissions.

Ce blog est une republication d'un article écrit par Sandrine Dixson-Declève, co-présidente du Club de Rome et présidente exécutive de l'initiative Earth4All, initialement publié pour Laboratoires de politiques sur les frontières.

Bien que la mission de la Conférence des Parties (COP) soit de prévenir les changements climatiques dangereux et de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, il existe un écart flagrant et inacceptable entre ce que la COP doit accomplir et l’inertie qu’elle renforce parmi les États membres. Nous échouons dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris et ne parvenons pas à mettre en œuvre les mesures climatiques à la vitesse nécessaire pour éviter les pires conséquences du réchauffement climatique. C’est pourquoi les Nations Unies doivent changer de vitesse pour concentrer tous leurs efforts sur la réalisation des objectifs et des engagements mondiaux d’ici 2050. Et cela doit inclure une transformation rapide et radicale du processus de la COP afin que nous puissions garantir un avenir climatique sûr pour l’humanité.  

La structure consensuelle de la COP conduit à des progrès progressifs, ce qui est trop lent compte tenu de l’urgence de la crise climatique. Il a fallu six ans de Copenhague (COP15) à Paris (COP21) pour parvenir à un accord sur la limitation du changement climatique et sept ans de Paris à Sharm El-Sheikh (COP27) pour progresser sur les pertes et dommages. Pendant ce temps, les émissions et les températures continuent d’augmenter, et les extrêmes climatiques s’aggravent plus rapidement que prévu. Ce processus léthargique est en contradiction avec la science climatique. Pour maintenir le réchauffement climatique à 1.5 °C, nous devons réduire les émissions mondiales d’environ 50 % d’ici 2030 et continuer à les réduire de 50 % chaque décennie pour parvenir à une économie mondiale à zéro émission nette d’ici 2050-2060. 

La COP28 a illustré le caractère obsolète du système de gouvernance en place. Avec plus de 85,000 100 participants, la COP est devenue un événement incontournable pour les décideurs politiques, les entreprises, les ONG et les acteurs du climat. Si l’intérêt croissant pour l’action climatique est positif, les États membres n’ont pas réussi à s’aligner sur une stratégie mondiale de réduction des émissions. L’incapacité à s’entendre sur l’élimination progressive des combustibles fossiles, malgré l’aggravation de la crise climatique, révèle un vide de leadership mondial et notre dépendance à un modèle économique extractif. Plus de 2,500 pays ont appelé à mettre fin à l’ère des combustibles fossiles, mais des nations puissantes et XNUMX XNUMX lobbyistes ont défendu des intérêts particuliers. L’écart entre les exigences scientifiques et fondées sur la justice et ce que les États pétroliers acceptent met en évidence l’incapacité fondamentale de la COP à mettre en œuvre une action climatique opportune et évolutive. 

Les risques climatiques exacerbent les inégalités, condamnent les communautés à la pauvreté, accroissent les tensions sociales, sapent les démocraties et diminuent le bien-être. Terre pour Tous L’étude montre que nous devons prendre cinq mesures pour lutter contre la pauvreté, les inégalités, l’autonomisation, l’alimentation et l’énergie si nous voulons éviter de transgresser davantage les limites planétaires et d’accroître les tensions sociales. En outre, nous avons montré qu’une action décisive au cours de la prochaine décennie peut conduire à un avenir qui améliore le bien-être de tous, dans les limites environnementales.  

Mais pour y parvenir, nous avons besoin d’une meilleure gouvernance mondiale et d’un leadership courageux. dans les les institutions de Bretton Woods, en particulier l'ONU, et dans les cadres de négociation. Il est temps de procéder à une réinitialisation et nous devons réformer la COP pour mettre en œuvre une véritable action climatique en modifiant le contenu et le format, comme indiqué dans notre lettre au Secrétaire général de l’ONU et au Secrétaire exécutif de la CCNUCC et dans nos recommandations adoptées par la Commission de gouvernance climatique

Se concentrer sur la livraison et l'action: La COP doit donner la priorité à la mise en œuvre et à l’action immédiates, partager les meilleures pratiques et développer des mécanismes de responsabilisation. Par exemple, l’évaluation des progrès nationaux par rapport aux rapports sur les écarts de l’ONU et aux rapports du Global Carbon Project obligera les pays à suivre les voies d’atténuation scientifiquement nécessaires. Il est essentiel de célébrer les mises à niveau des CDN. 

Amplifier la voix de la science:Les décisions doivent être fondées sur des données scientifiques actualisées. L’intégration des sciences sociales et naturelles dans les programmes de la COP permet de garantir que toutes les délégations sont informées des derniers risques climatiques, des impacts, des capacités d’adaptation, de l’économie, de la gouvernance, de l’équité, de la santé, des solutions et des scénarios. 

Restructurer les réunions de la COP: Passer de grandes réunions annuelles à des réunions plus petites et plus fréquentes axées sur des résultats précis et la responsabilité aux niveaux régional et national avec une participation significative des organisations non gouvernementales et internationales et des représentants infranationaux, par exemple les villes. Cette approche garantit que les gouvernements nationaux ne sont pas les seules voix entendues et intègre les idées des acteurs non étatiques, y compris celles des peuples autochtones et des jeunes. Cette reconfiguration favorisera un dialogue multipartite au cœur de la COP et une interface connaissances-politiques améliorée ainsi qu'un impact plus important.  

Impliquer les institutions financières:Les banques et institutions financières multilatérales, actuellement en première ligne pour proposer une nouvelle architecture financière axée sur la résilience, la durabilité, la restructuration de la dette et les droits de tirage spéciaux, devraient jouer un rôle central lors des sessions de la COP, en alignant les plans d’atténuation et d’adaptation sur le financement du secteur public. Il est essentiel de passer des promesses à des plans de travail concrets et à des mécanismes de mise en œuvre. 

Mieux définir les rôles et responsabilités du secrétariat de la CCNUCC, des présidences des COP et des relations avec les parties prenantes :  Une 21e mise à niveau des rôles et responsabilités du Secrétariat de la CCNUCC, des présidences des COP et des entités connexes des Nations Unies est essentielle pour assurer une meilleure coordination, optimisation et mise en œuvre entre les différentes conventions et agences. En outre, une coordination plus poussée pourrait se faire par le biais d'une plateforme ou d'un dialogue structuré entre les parties prenantes réunissant la CCNUCC, les parties, les agences, les acteurs gouvernementaux nationaux, les acteurs non étatiques, y compris les scientifiques et les économistes, pour des mises à jour régulières sur l'état de la science, de la technologie, de la VRM, de l'économie et des développements financiers.  

Assurer une transition mondiale juste:Toutes les décisions et tous les plans de travail doivent tenir compte des différences régionales pour garantir une transition juste. La réforme offre l’occasion de repenser la collaboration internationale, en soutenant les voies localisées, l’échange de connaissances, le co-développement technologique et les partenariats fondés sur l’équité et l’autonomisation. 

En 2024 et au-delà, nous ne pouvons pas perdre de temps dans des négociations interminables qui risquent de nous faire reculer sur l’objectif de 1.5°C, d’autant plus que nous sommes actuellement sur la voie d’un dépassement de 1.5°C. Nous sommes dans une situation d’urgence planétaire et nos institutions internationales doivent prendre conscience de la nécessité de se réformer et de se restructurer pour réussir. Notre COP sur le climat doit avoir l’autorité nécessaire pour combler le fossé entre la science et l’action, empêcher tout retour en arrière et garantir la mise en œuvre en toute sécurité des engagements mondiaux sur le climat. Des systèmes financiers et économiques réformés donnant la priorité aux personnes, à la planète et à la prospérité sont essentiels pour cet atterrissage en toute sécurité. 


Image de Galerie média COP29

Avertissement :

Les informations, opinions et recommandations présentées dans nos blogs invités sont celles des contributeurs individuels et ne reflètent pas nécessairement les valeurs et les convictions du Conseil scientifique international.

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