Ce recueil de commentaires d'experts dans l'interface entre la science et les droits de l'homme offre une variété de perspectives et un contexte supplémentaire sur les «interprétation du droit de participer à la science et d'en bénéficier« – une étape importante pour l’avancement des droits et des obligations associés à la science.
L’interprétation proposée par l’ISC pour comprendre le droit à la science comme un droit de participer et de bénéficier de la science arrive à un moment critique.
Aujourd’hui, alors que beaucoup d’espoir est placé dans les solutions fondées sur la science pour répondre aux nombreux défis auxquels l’humanité et la planète sont confrontées, trop peu d’attention continue d’être accordée aux dimensions des droits de l’homme dans la science.
Toutefois, la science ne peut produire de résultats positifs durables que si elle est menée dans un cadre de droits de l’homme qui intègre pleinement l’importance du droit à la science et qui garantit à la fois la participation et l’accès, dans un contexte où il est entendu que la science fait partie de la culture.
Ainsi, le droit de chacun de participer à la vie culturelle inclut le droit de toute personne de prendre part au progrès scientifique et aux décisions concernant son orientation. Les individus et les groupes puisent dans toutes les ressources culturelles, y compris scientifiques, pour se développer, en les aménageant d'une manière qui leur est propre, notamment pour exprimer leurs visions, pour influer sur leurs conditions de vie ou pour surmonter une épreuve. C'est grâce à ces ressources que les personnes peuvent aspirer à un avenir meilleur en identifiant les éléments qu'elles considèrent comme essentiels à une vie digne.
Le droit de participer à la science en tant que droit de l’homme signifie que tous les individus, sans discrimination, sont titulaires de droits, mais avec des modalités de participation différentes. La science est certainement un domaine dans lequel l’expertise doit prévaloir et les experts doivent se voir garantir la participation et un espace pour faire entendre leur opinion. Le cercle des experts qui ont une participation renforcée n’est cependant plus aussi exclusif qu’il l’était auparavant et les experts ne sont pas les seuls à avoir le droit de participer à la science.
Il est donc nécessaire de revoir et d’améliorer en permanence la compréhension de ce qu’est la science, de ses biais et de ses angles morts, de ceux qui siègent à la table des discussions pour décider de son orientation, des preuves scientifiques qui doivent éclairer la prise de décision, de ceux qui bénéficient et de ceux qui souffrent des avancées scientifiques et de la manière d’atténuer les risques.
Cela est crucial pour les peuples marginalisés, en particulier les peuples autochtones. Il convient de tenir dûment compte de la diversité scientifique, en reconnaissant que les connaissances scientifiques sont produites par des communautés historiquement et culturellement situées. Cela signifie comprendre les sciences sous une forme plurielle, issues de traditions et d’horizons culturels divers, dans des langues diverses et suivant des modes de recherche divers et portés par une variété de communautés scientifiques ou épistémiques, des plus locales aux plus interculturelles.
Le fait de souligner que le droit à la science inclut à la fois la participation et l’accès, comme le fait l’interprétation de l’ISC, est conforme à la position du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies. Le Comité s’est éloigné d’une interprétation restrictive de l’article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels axée sur la jouissance des avantages du progrès scientifique et de ses applications. Comme il l’a confirmé en 2020 dans son Observation générale n° 25, le droit protégé par l’article 15 est le droit de participer au progrès scientifique et d’en bénéficier, tant en termes de connaissances que d’applications.
Pour que les populations soient les premières bénéficiaires des processus de développement durable et que ce développement soit sensible à leur culture, autodéterminé et mené par la communauté, elles doivent être considérées comme des participants à part entière de la science et non comme de simples bénéficiaires. L’accès et la participation à la science sont des dimensions interdépendantes.
Je salue vivement l’interprétation de la CSI, qui rappelle ces éléments de manière simple. Elle dévoile le contenu du droit à la science et peut être utilisée comme un outil utile dans les discussions avec les États et les autres parties prenantes sur les éléments qu’ils doivent respecter, protéger et mettre en œuvre.
Alexandra XanthakiRapporteur spécial des Nations Unies dans le domaine des droits culturels
Le Conseil international des sciences (ISC) a publié son interprétation de la «droit de participer à la science et d’en bénéficier”, fournissant un cadre clair pour comprendre ce droit fondamental.
L'interprétation décrit les principales obligations et responsabilités nécessaires pour garantir l'accès universel à la science et aux connaissances scientifiques, tout en mettant l'accent sur la protection des libertés scientifiques et la promotion de l'éducation. Conformément aux principes de liberté et de responsabilité en science de l'ISC, elle renforce la vision de la science comme bien public mondial.
Le droit à la science
Le Conseil international des sciences estime qu’il existe un droit humain universel de participer à la science et de bénéficier de ses bienfaits, et qu’il est de la responsabilité des gouvernements de créer et de maintenir les opportunités pour les citoyens d’exercer ce droit.
Le droit à la scienceAvertissement :
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